Fermez les yeux un instant.
Respirez profondément.

Ce soir-là, vous ne viendrez pas simplement dîner.
Ce soir-là, vous partirez.

Pas très loin, et pourtant… à des milliers de kilomètres d’ici.
Vers un pays aux mille saveurs.
Un pays où l’on parle avec les mains,
où les plats raconteront des histoires,
et où le feu du piment se mêlera à la tendresse du lait de coco.


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> Vous serez fatigué. Lessivé par la routine.

 

Un jour, presque sans y penser…
vous réserverez.
Peut-être un peu curieux. Un peu en quête d’ailleurs.
Un menu comme un billet pour Bangkok. Et l’inconnu.


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> Première escale : Chiang Mai.

 

La brume caressera les montagnes du Nord.
Une femme vous accueillera sous son auvent en bois.
Elle vous servira une soupe dorée : le Khao Soi.

Ce plat viendra de loin, des anciennes routes commerciales entre la Birmanie, le Yunnan et la Thaïlande.
Il aura voyagé avec les caravanes musulmanes, s’enrichissant au fil des rencontres :
des épices indiennes, des nouilles chinoises, du lait de coco du Sud.

Dans son bol, deux textures : des nouilles croustillantes sur des nouilles tendres.
Du curry jaune, une touche d’acidité, et cette générosité toute thaïe.
Elle vous regardera dans les yeux et dira :
“Kin khao, na kha… mange.”
Et vous comprendrez que dans cette soupe, il y aura bien plus que des ingrédients.


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> Puis viendra Bangkok.

 

La ville grondera, débordera, vous submergera.
Vous vous poserez au bord d’un canal.
Une soupe arrivera : rouge, fumante, explosive.

Ce sera le Tom Yum Goong.
Né dans les cuisines populaires, là où la citronnelle pousse au bord des chemins,
et où les crevettes fraîches viennent directement des marchés flottants.

Chaque cuillerée sera une gifle de galanga, de piment, de jus de citron vert.
Un plat né pour réchauffer les corps et faire vibrer les âmes.
Vous tousserez. Vous rirez. Vous pleurerez.
Et vous sentirez, pour la première fois depuis longtemps…
que vous êtes vivant.


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> Un soir, sur un trottoir, une odeur de wok…

 

Un vieux monsieur sautera des nouilles de riz avec un geste sûr.
Il préparera un Pad Thaï.
Ce plat, né dans les années 40 à l’époque du nationalisme thaï,
était une réponse à la crise du riz.
Alors on a inventé un plat fait de nouilles, de sauce tamarin,
de cacahuètes, d’œufs, de crevettes — simple, complet, équilibré.

Là, sur votre tabouret bancal, il vous regardera, et dira :
“Ce n’est pas une recette. C’est une balance.”
Et vous croirez qu’il parle autant de cuisine que de vie.


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> Vous irez vers l’est. Vers l’Isaan.

 

Le soleil y sera plus franc. Les voix plus fortes.
Et les plats aussi.

Une femme, pieds nus, pilonnera une Som Tam — salade de papaye verte.
Piquante. Agressive. Incisive.
Née d’une terre rouge et fière, sans compromis.

Elle vous tendra une bouchée, le sourire moqueur.
Vous hésiterez. Puis vous croquerez.
Et dans ce feu végétal, vous découvrirez une vérité brute.
Et vous adorerez ça.


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> Puis viendra la nuit. Et le feu.

 

Sur un barbecue de fortune, des brochettes Satay crépiteront.
Un plat d’origine indonésienne, passé par la Malaisie, adopté en Thaïlande.
Marinade au curcuma, sauce aux cacahuètes, lait de coco, sucre de palme…

Vous tremperez la viande grillée dans une sauce chaude et douce.
Le charbon fusera, la nuit vous enveloppera.
Et ce repas-là, pris debout dans le silence,
vous semblera peut-être…
le plus sincère de votre vie.


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> Un jour de fête : Songkran, le Nouvel An thaï.

 

Une famille vous ouvrira sa maison.
Sur la table : deux currys. Deux mondes.

D’un côté, le Massaman. Né du métissage entre l’Orient et l’Occident.
Un curry lent, venu de Perse, adouci par la Thaïlande, riche de cannelle, de girofle, de cacahuète.

De l’autre, le Green Curry, vif, épicé, herbacé.
Né au centre du pays, plein de piments verts, de basilic thaï, de lait de coco.

L’un sera douceur. L’autre, intensité.
Et les deux seront vrais.


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> Enfin, la mer.

 

Le vent salé, la lumière crue, et un poisson entier cuit à la vapeur.
Pla Neung Manao.
Du citron vert, de l’ail, du piment, de la coriandre fraîche.

Aucun sucre. Aucun artifice.
Un plat du Sud, droit, franc, essentiel.

Vous goûterez. Et vous comprendrez que parfois,
la vérité tient en une bouchée.


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> Puis, le dernier matin.

 

Une vieille dame vous tendra un bol de riz gluant à la mangue.
Un dessert réservé aux invités qu’on aime.

Mangue mûre, lait de coco légèrement salé, riz encore tiède.
Elle vous dira :
“On prépare ce plat pour ceux qu’on ne veut pas voir partir.”

Vous goûterez.
Et vous saurez : ce n’est pas une fin. C’est une empreinte.


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> Ce soir-là, vous ne serez pas simplement vous.
Vous serez ailleurs.
À travers la Thaïlande, à travers le souvenir, à travers l’émotion.

 

Et chaque plat que vous dégusterez vous racontera un bout de cette histoire.


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Cheffe Noom et toute l’équipe du D.Thai
vous guideront,
comme on guide un ami sur les routes du pays natal.

Laissez-vous porter.
Ouvrez vos sens.
Et préparez-vous à partir.

🙏 Sawadee khrap / khâ.

A suivre ....